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Madhu Kumar est née en Inde dans une famille de militaires en 1963. Elle a eu un premier contact bref avec la peinture dans les années 80, mais ses parents l'ont encouragée à poursuivre dans l'enseignement en raison de la stabilité qu'offrait ce domaine. Les engagements familiaux l'ont empêchée de faire de l'art. Elle déménage avec sa famille à Toronto, au Canada, en 2001. Ce n'est qu'en 2010, lorsque ses enfants sont entrés à l'université, qu'elle a recommencé à faire de l'art. Madhu a ensuite déménagé à Regina, en Saskatchewan, en 2012 et s'est inscrite à des cours d'art à l'université de Regina. Son professeur David Garneau l'a encouragée à poursuivre ses études en vue d'obtenir un baccalauréat en beaux-arts. Elle a obtenu ce diplôme en 2017 avec grande distinction.
En tant qu'immigrante, elle comprenait les défis auxquels les femmes étaient confrontées dans un nouveau pays. Elle s'est identifiée à la perte d'identité et à la reconstruction d'une vie à partir de zéro. Elles ont dû apprendre de nouvelles coutumes et de nouvelles langues tout en subvenant aux besoins de leur famille et en faisant face à la discrimination. Les femmes ont souvent plus de difficultés lorsqu'elles viennent de pays patriarcaux sous-développés où les droits sont réduits et où l'inégalité est un mode de vie.
En Inde, les chevaux militaires ont joué un rôle important dans sa vie. L'exposition "Off Duty" de Madhu illustre les chevaux de manière moins conventionnelle que ce dont elle se souvient de son passé militaire. Un ensemble de règles strictes et un entraînement régimentaire s'appliquent à l'exécution des tâches militaires, mais en dehors des heures de travail, Madhu voyait ces chevaux militaires s'ébattre et être eux-mêmes. Madhu les a peints dans cet état de détente, utilisant parfois des couleurs arbitraires pour refléter leur sens du jeu et de la liberté.
La première peinture qu'elle a réalisée dans le cadre du projet "Histoires de femmes immigrées" s'intitule "Let me be more" et a été réalisée en 2014. Elle représente un appartement vide qui appartenait à une femme dont Madhu voulait faire le portrait. Madhu n'inclut pas cette femme dans l'œuvre pour souligner la solitude de cette immigrée et pour protéger son identité. L'appartement ne comporte qu'un tapis, un miroir contenant le reflet d'un jouet de singe suspendu, et un ordinateur portable posé sur le sol. L'atmosphère du tableau est très sombre et solitaire. Madhu a permis à cette femme de donner un nom à la peinture, et elle a choisi ‘Let me be more’ parce qu'elle voulait être libre, mais son mari et sa religion l'en empêchaient. Ce tableau est aujourd'hui accroché dans le bâtiment des salles de classe de l'université de Regina (1).
À Ottawa, Madhu a rencontré une mère célibataire qui devait travailler tard tous les soirs et qui n'avait personne pour s'occuper de son enfant. Madhu s'est occupée de l'enfant jusqu'à ce que la mère termine son travail. Cette expérience est à l'origine de la série Histoires de femmes immigrées. Madhu a peint des portraits de nouvelles arrivantes en décrivant leurs expériences afin de donner une tribune à leurs histoires. Les portraits de Madhu dans cette série sont de grande taille parce qu'elle veut que les femmes se sentent honorées et respectées et que leurs histoires aient plus d'impact. L'idée est venue des grands portraits d'aristocrates, de membres de la famille royale et d'autorités religieuses du passé. Les œuvres d'art étaient thérapeutiques pour ceux qui se sentaient concernés par les histoires des immigrés. L'un des portraits était celui d'une femme syrienne dont la famille a commencé à parler pour la première fois de ses expériences pendant la guerre après avoir vu l'exposition. L'art de Madhu a lancé des conversations qui n'avaient pas lieu auparavant.
À la suite de ces expositions, Madhu a reçu le prix "Femmes de distinction" du YWCA2 dans le domaine des arts et de la culture en 2020. Madhu a rencontré de nombreuses femmes immigrées incroyables, courageuses et sans complaisance, dont les histoires étaient remarquablement similaires. Elles étaient des guerrières féroces, mais aussi très compatissantes. L'exposition a commencé à tourner en Saskatchewan en 2020 et se poursuivra jusqu'en 2023.
Lorsque David Garneau a été chargé de réaliser une œuvre d'art public sur le pont Tawatinâ à Edmonton, en Alberta, il a donné à Madhu l'occasion de collaborer avec lui. Elle est immensément fière des trente œuvres qu'elle a produites lors de sa première expérience de projet dans l'espace public. Bien que la vie d'artiste comporte des défis, Madhu est profondément reconnaissante de l'évolution de sa carrière. Il est important de rendre à la communauté ce qu'elle a reçu. Madhu est convaincue que l'art profite à la société en tant que langage universel capable de communiquer entre les différentes cultures. Le pouvoir de l'art a un effet durable sur la vie des gens.
Propos recueillis par Isaac Beland
Musée d'art de la femme du Canada coordonnateur du projet DFD juin à août 2022
Madhu Kumar
The museum recognises that we are located on the traditional lands of the Nehiyaw (Cree), Anishinaabe (Saulteaux), Niitsitapi (Blackfoot), Denesuliné (Dene) and Métis peoples. This region is also known as Amiskwaciy Waskahikan (beaver hills house) in the Cree language.
Le musée reconnaît que nous sommes situés sur les terres traditionnelles des peuples Nehiyaw (Cris), Anishinaabe (Saulteaux), Niitsitapi (Pieds-Noirs), Denesuliné (Dénés) et Métis. Cette région est également connue sous le nom d'Amiskwaciy Waskahikan (maison des collines de castor) dans la langue crie.
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